Conseils pour faire du VTT en toute sécurité - de l'équipement à l'assurance

Conseils pour faire du VTT en toute sécurité - de l'équipement à l'assurance

S’élancer sur son VTT, plonger dans des paysages à couper le souffle, sentir le vent dans ses cheveux et l’adrénaline dans ses veines – quelles sensations grisantes! Mais ces instants formidables ne sont pas sans risques. Daniel Schefer, fondateur de la Swiss Bike School, nous explique ce à quoi il faut faire attention pour se protéger le mieux possible.
Le vélo tout-terrain (VTT) est très à la mode. Cela dit, il se pratique moins en altitude qu’on pourrait croire… «Le VTT se pratique surtout aux alentours des villes», explique Daniel Schefer, «seul un cycliste sur cinq se risque dans les régions alpines». Un VTT consiste, à la base, en un vélo doté d’amortisseurs et de pneus tout-­terrain permettant de circuler sur toutes sortes de pistes. «Laissez derrière soi le quotidien, les gaz d’échappement et le bruit du trafic – c’est surtout ça, le VTT», poursuit Daniel. «Les montagnes, c’est surtout réservé aux longs week-ends ou aux vacances.»

Le VTT nécessite de l’équilibre, de la force et de l’endurance

Qu’on reste près de chez soi ou qu’on s’attaque aux sommets, le VTT est un sport exigeant. Un bon cycliste doit posséder un excellent sens de l’équilibre et une forte endurance, sans parler de l’adresse et, parfois, du courage. «Il est important que les débutants commencent sur des sentiers de forêt et de campagne rocailleux, avant de s’aventurer sur des terrains plus dangereux», conseille Daniel, qui propose des cours de vélo destinés aux amateurs de différents niveaux (voir encadré). «En VTT, on ne s’ennuie jamais – il y a toujours de nouvelles techniques à maîtriser et des sentiers inconnus à découvrir». 

Quel modèle choisir?

Le choix de VTT est vaste et varié: si on est féru d’ascensions, on ne choisit pas la même monture que si on préfère dévaler les pentes à tombeau ouvert. Les vélos hybrides sont parfaits en ville et pour les terrains faciles. Le «cross-­country» s’adresse plutôt aux sportifs qui veulent se hasarder hors des sentiers battus à grande vitesse. Si on rêve de traverser les Alpes, mieux vaut choisir un «all-­mountain». Pour les descentes, on préférera les modèles «enduro» ou «freeride/­downhill». Il vaut mieux réfléchir au vélo le plus approprié pour l’usage qu’on souhaite en faire, et ne pas hésiter à demander conseil à un spécialiste. Les débutants seront probablement satisfaits d’un modèle «all-rounder».

Mais il y a aussi les e-bikes, à assistance électrique (VAE), dont le moteur intégré permet de réguler l’intensité des efforts. Par exemple, on grimpe plus facilement les côtes, pour ensuite profiter de la descente. «Les vélos électriques sont un marché en explosion, surtout chez les personnes qui ont peu de temps libre, ou chez les couples qui n’ont pas la même endurance», explique Daniel Schefer. «Ça leur permet de faire des balades ensemble sans que l’un d’eux soit distancé ou découragé par la forme physique de son/sa partenaire.»

Équipement: des vêtements adaptés

Le VTT n’est pas tout à fait sans risques. Choisir le bon équipement est donc très important. «Le plus important, c’est le casque, affirme notre expert. Il doit être bien ajusté; mieux vaut également investir dans un cuissard de cycliste, un maillot et un coupe-­vent, ainsi que des gants. Si on compte faire de longues promenades, il ne faut pas oublier la gourde et les lunettes de soleil. Quand le temps est incertain, prévoir des manchettes et des jambières. Elles vous protégeront des coups de froid, notamment à l’aube et à la tombée du soir, sans vous étouffer. La température peut tomber très vite en altitude. Vos vêtements doivent vous tenir au chaud et au sec.

Conseil

Si vous avez un comportement particulièrement sportif (descente, free-ride ou cross-country), mieux vaut aussi vous équiper de genouillères, de protège-­tibias et de protège-­coudes. Pour la descente et le tout-$Z$terrain difficile, il est conseillé de porter un gilet de protection pour le dos et le thorax. 

Pannes

Une crevaison, une jante tordue ou un frein défectueux – comme le sait tout cycliste, un pépin est vite arrivé. C’est pourquoi il est bon d’avoir sur soi une pompe, une chambre à air de rechange et une trousse à outils – et de savoir comment remplacer une chambre à air. «Une crevaison se répare en 10 minutes, affirme Daniel Schefer, et ça s’apprend facilement». Il recommande de suivre un cours de réparation de vélo, souvent offert par les marchands de cycles. Ça devient plus compliqué lorsque le disque du frein est tordu, que la pédale se détache, que des rayons se brisent ou que la chambre à air de rechange éclate. Si vous n’avez pas envie de plonger les mains dans le cambouis, de nouer vos chambres à air ou de bourrer vos pneus de paille ou d’herbe, mieux vaut faire appel à un service de dépannage 24h/24, qui se combine harmonieusement avec la souscription d’une assurance vélo. 

Comment assurer mon vélo... et mes cascades?

Comment me protéger si je cause un accident ou si on me vole mon vélo? Si votre vélo ou votre VTT électrique (assistance au pédalage jusqu’à 25 km/h) est volé chez vous, il est couvert par l’assurance inventaire du ménage de base. En revanche, un module complémentaire est nécessaire en cas de vol en extérieur ou d’endommagement, par exemple suite à une chute. Les sommes d’assurance incluses dans ces deux modules complémentaires de l’assurance inventaire du ménage sont souvent insuffisantes pour les vélos et VTT électriques onéreux. C’est pourquoi il est préférable de souscrire une assurance vélo spécifique pour une couverture totale.

Et si le cycliste se blesse, en plus des dommages à son vélo? En principe, l’assurance-accidents couvre les frais des blessures subies à vélo. Mais cela ne dégage pas le cycliste de toute responsabilité personnelle: si par exemple vous dévalez une pente à une vitesse excessive, par très mauvais temps ou avec des freins défectueux, il faut vous attendre à des prestations réduites. 

En effet, d’après la SUVA, si vous faites un salto ou une pirouette, lâchez le guidon ou les pédales, vous avez pris des risques additionnels – et vous n’êtes donc plus entièrement couvert. Notre expert en cycles, Daniel Schefer, déconseille de jouer les casse-cous ou de tenter de reproduire ce qu’on a vu faire sur YouTube! «YouTube transmet une image faussée, car on ne voit que les acrobaties réussies. Et ce sont la plupart du temps des pros». Si vous souhaitez apprendre des figures et des sauts, faites-le dans un parc adapté, avec un encadrement professionnel».

L’ABC de la sécurité en VTT

  • Trousse de secours
    Emportez une petite trousse d’urgence dans votre sac à dos contenant au minimum des pansements et une crème désinfectante en cas de chute.
  • Accompagnement
    Ne partez jamais seul dans des endroits isolés ou en montagne. N’oubliez pas que vous n’aurez peut-être aucune couverture téléphonique.     
  • Coolness
    Restez détendu si vous rencontrez des piétons ou des chevaux. Ne freinez pas brutalement, signalez votre présence et dépassez prudemment. 
  • Fils barbelés
    Attention: Si vous voyez des pieux le long du chemin, prenez garde à un possible fil barbelé tendu en travers du chemin! 
  • Maintenance
    Faites réviser régulièrement votre vélo par un mécanicien. S’il n’est pas en bon état de marche, il faut s’attendre à des prestations réduites en cas de sinistre. 
  • Amortisseurs
    Bien réglés, les amortisseurs peuvent prévenir des vols planés, atténuer les chocs sur les articulations et faciliter la conduite.
  • Hors-piste
    Les terrains non entretenus sont dangereux, tout particulièrement près des talus ou des cours d’eau: en cas de doute, descendez du vélo et continuez à pied.

Ne partez pas sans…

  • casque, gants et téléphone portable
    Portez toujours un casque bien ajusté et des gants.
    Ayez sur vous un téléphone mobile en cas d’urgence. Échangez vos coordonnées avec les autres participants et enregistrez les numéros d’urgence. 
Daniel Schefer

Entretien avec Daniel Schefer, Swiss Bike School

Daniel Schefer était coureur cycliste de haut niveau dans sa jeunesse. À 23 ans, suite à une grave blessure au genou, il a dû abandonner ce sport extrême. Pendant près de 20 ans, il a travaillé dans le secteur de l’assurance, jusqu’à ce qu’il décide de réaliser son rêve: avec sa femme et le soutien de leur enfants, il a fondé la Swiss Bike School. Sur plus de 20 sites en Suisse, les cyclistes reçoivent, à l’issue d’une formation, la Licence to bike®. En outre, Daniel Schefer propose des excursions dans le monde entier – en Italie, en Croatie, au Maroc, en Afrique du Sud ou encore en Nouvelle-Zélande. 

Trois questions à Daniel Schefer:

On apprend tout petit à faire du vélo – à quoi sert cette école?
C’est vrai qu’à l’école, on nous apprend à faire du vélo. Mais l’accent est mis sur les règles de la circulation. Dans nos cours, il s’agit plus précisément de la conduite tout-terrain, un sport exigeant et technique: les participants apprennent à bien répartir leur poids, à freiner correctement, à descendre un escalier sans danger, à réussir un freinage d’urgence sur gravillons ou encore à sauter des obstacles. Les cours sont progressifs et s’adressent à tous - les débutants qui viennent d’acheter leur vélo, mais aussi les habitués qui aiment apprendre de nouvelles techniques. Par ailleurs, nous offrons aussi des cours pour les femmes, qui mettent moins l’accent sur la performance et davantage sur les accessoires de mode! (rires) 

«Licence to bike»: Faut-il une licence pour conduire un vélo?
À l’issue du cours, les participants reçoivent l’attestation «Licence to bike». Ce n’est pas une certification officielle, mais plutôt une preuve de capacité personnelle. Par ailleurs, la Swiss Bike School propose des formations pour devenir instructeur de vélo.

Un dernier conseil pour les vététistes? 
Profitez du vélo pour découvrir toujours de nouvelles choses! Moi-même, je n’ai pas de parcours préféré, et pas de lieu de vacances préféré; j’essaie de sortir des sentiers battus à chaque fois, d’explorer de nouveaux paysages et de nouvelles cultures. L’hiver dernier, par exemple, j’ai passé trois mois en Nouvelle-Zélande. Mon conseil: Ne partez pas seul, surtout dans les montagnes ou dans les vallées sans réception téléphonique, comme vers les sommets de l’Engadine. Si vous devez rouler seul, alors emportez impérativement les outils adéquats. Connectez votre GPS avec votre téléphone mobile et activez la fonction alarme, afin que le GPS déclenche une alerte en cas d’accident. Mais une chose est certaine: à deux, c’est non seulement plus sûr, mais aussi plus amusant! 

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